Le poème de Mailhebiau
A vous tous visiteurs qui foulez mon sommet
Je voudrais simplement dire toute ma joie
De vous savoir ici, admirant en émoi
Ces grands plateaux d'Aubrac dans toute leur beauté.
    
Depuis l'aube des temps, je surveille en secret
Ces paysages durs, ces étendues de bois,
Cette mer de gazon où l'homme n'est pas Roi
Mais soumis aux rigueurs de ce sol désolé.

Aussi loin que vos yeux peuvent s'aventurer,
Vous voyez l'horizon où le soleil se noie,
Vous entendez le vent qui vous dit à mi voix
Que ces images-là dans vos coeurs sont gravées.

Du Nord où le Cantal vous invite à rêver
A l'Ouest où l'Aveyron dans le couchant rougeoie
Quel bonheur de sentir craquer sous votre poids
Ce vieux sol Lozérien sur lequel vous marchez.

Avant que de partir, avant de me quitter
Parcourez ces sentiers, visitez ces endroits
Où l'Aubrac vous attend à l'ombre d'une croix
Dans le parfum puissant des buissons de genêts.

Cherchez les champignons sous les hautes futaies
Regardez l'orchidée qui lentement y croît,
Le silence profond vous laissera pantois
Vous comprendrez alors ce qu'est l'éternité.
      Bernard Martinet.